Ce numéro 52 ouvre un diptyque de journaux sous la bannière du logement, sujet aussi encombrant et polémique que le climat ces derniers mois, à la veille d’une nouvelle échéance politique majeure.
Quelle place tiendra la principale activité des architectes français (32,5% des travaux en 2019*) lors des prochaines présidentielles ? Doit-on réellement s’en préoccuper ?
De multiples initiatives se sont fait jour ces dernières années pour sensibiliser l’opinion publique mais surtout politique et professionnelle à la crise sous-jacente du logement. L’inexorable abaissement des surfaces habitables (-15% en seulement 20 ans*), l’absence de prise en compte du confort d’usage, le mépris des préceptes bioclimatiques entraînent un appauvrissement généralisé de la qualité de l’habitat, et donc de la qualité de vie des habitants tout en se conjuguant à une inflation des prix hors normes.
Coups de gueules, manifestes, labels, ces tentatives protéiformes ont récemment reçu le soutien imparable d’une pandémie mondiale suivie de catastrophes naturelles sans précédent et quasi hebdomadaires. Les courant de pensée et autres modèles théoriques muent progressivement en matrice disciplinaire !
Cette conjonction d’évènements a offert aux « tribuns verts » un crédit soudain et poussé les plus récalcitrants de notre univers à revoir leur copie pour convaincre que l’écologie, l’artificialisation des sols et l’usage des matières fossiles retenaient toute leur attention au quotidien...
Et après ? Oui, après cette pandémie et ces nouvelles règles du jeu : que se passera-t-il ? C’est ce dont nous aimerions traiter tous azimuts dans ce numéro : exode urbain, chantiers et habitats participatifs, réhabilitations, confort d’usage, ressources locales, bilan carbone. Il y a tant d’initiatives et de réalisations à passer en revue que ce seul numéro n’y suffira pas. Bonne lecture : suite au numéro 53.
« N’oublions pas que les renforts arrivent ! Ils sont dans des amphis, s’aventurent dans de nouveaux domaines, écrivent des thèses, manifestent, créent des communautés. Ils apprennent à transformer leurs passions en progrès et leur potentiel en pouvoir. (...) Nous cherchons toujours des solutions parfaites, des politiques parfaites mais nous ne pouvons plus nous le permettre. Il faut se mettre au travail, nous devons faire bouger les choses. Et nous devons le faire maintenant ! Allez ! Au boulot ! »
Rick Deckard (Blade Runner) aka Harrison Ford, discours du 3/09/21 au congrès UICN de Marseille.
Auteur : Olivier LAURENT, rédacteur en Chef du journal 308+, architecte.