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Résilience en temps de crise : l’analyse en cycle de vie des bâtiments (ACV) ou l’économie circulaire dans le bâtiment.

Frédérique Hoerner, architecte

Comment faire face à la crise des matières premières, à l’urgence climatique, aux conséquences de la guerre en Ukraine ? Une réflexion de fond sur les matériaux employés, le transport, la déconstruction dans le bâtiment s’impose, pour réduire l’empreinte carbone de la filière de façon significative mais aussi pour être moins tributaire des fluctuations des échanges internationaux.

Face aux crises qui nous assaillent, il apparaît urgent de nous prémunir et de résister. Une des pistes est l’emploi de matériaux locaux qui permet à la fois de se soustraire aux aléas internationaux et de réduire les coûts de transports. L’urgence climatique nous y pousse aussi, le transport dans le bâtiment étant très développé et représentant une très forte empreinte carbone.

Bien que le matériau local ou du site et la connaissance constructive soient le plus souvent au rendez-vous, la difficulté réside dans la normalisation et le marquage. Détenir une Déclaration Environnementale de Produit (DEP) ou une Fiche de Déclaration Environnementale et Sanitaire (FDES) est devenu un enjeu majeur dans le contexte de la nouvelle RE 2020, pour la réalisation de l’ACV des bâtiments neufs.

Des organismes de recherche se sont saisis de la question et notamment le Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction. Le CTMNC participe au développement de la normalisation des filières pierre naturelle, terre cuite et terre crue : réglementation, marquage CE, définition de la mise en œuvre, maîtrise des risques, etc.
A destination des fournisseurs, elle réalise les :
— Études et essais sur les produits et procédés,
— Audits, visites qualité, contrôle de plan de production usine, métrologie, tests de conformité, dans le cadre du marquage CE,
— Analyses des boues de sciage, Bilan Carbone et Analyses Cycle de Vie, FDES pour les entreprises du secteur.

Plus vertueux encore, l’emploi des matériaux du site ou de matériaux de réemploi. Si les plateformes de réemploi permettent de fournir des matériaux de seconde main et plus, à bilan carbone nul ou négatif, ils n’ont pas de fiche produit les caractérisant et garantissant leurs propriétés ni durabilité : le centre de recherches réalise également des diagnostics in situ qui se traduisent suivant le potentiel du gisement par un programme de caractérisation de l’aptitude au réemploi des matériaux. A noter, la publication de trois guides sur le réemploi des briques et des tuiles de terre cuite, et celui de la pierre naturelle attachée.

La valorisation des terres excavées de site, de déconstruction ou autre, pourra être proposée en produits de terre crue ou cuite notamment. Cette prestation est proposée par étapes afin de ne pas engager des coûts inutiles si la valorisation des terres s’avérait non économiquement viable.

CTMNC - Centre Technique de Matériaux Naturels de Construction
17, rue Letellier – 75726 Paris Cedex 15
Plus d’informations sur www.ctmnc.fr

n°55 - Été 2022