édito

Maires, architectes et transition écologique.

Djalil MOKRANE, conseiller référent transition écologique de l’Ordre des architectes de Nouvelle-Aquitaine

L’urgence climatique est là. Collectivement, nous avons tous une responsabilité fixée par loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV) , par le cadre d’actions conjointes des citoyens, entreprises, Territoires et État : les politiques qui font la ville et les territoires, les architectes et, les bâtisseurs, décideurs locaux, qui sont aussi des « politiciens programmistes de la ville » et bien sur, les citoyens, les habitants, usagers…

Le bâtiment représente 43% des consommations énergétiques nationales, loin devant le secteur des transports (31,3%) et, près de 25% des émissions de CO21. C’est une activité polluante et le mitage des territoires, avec ses flux de mobilités automobiles, a créé la crise que l’on connaît aujourd’hui.

La Transition Ecologique(2) n’est plus un choix mais une obligation humaine et planétaire. Le Conseil national de l’Ordre des architectes et le Conseil régional de l’Ordre de Nouvelle-Aquitaine ont ainsi entamé des réflexions sur le cadre de vie et la qualité environnementale des aménagements urbains, des constructions et des paysages.

Collectivités locales et transition énergétique : sur le chemin du passage !
L’architecture est partout. Le parc bâti existant et son entretien, son utilisation et sa reconversion, sont des questions récurrentes pour les conseillers municipaux et leurs Maires.
Les Maires et collectivités locales peuvent tout changer en s’entourant de conseils et d’expertises ciblés et constructives : CAUE, architectes, paysagistes, ingénierie technique, point info énergie, guichet unique régional pour le financement des opérations de réhabilitation, etc.

Nos élus ne doivent pas oublier une chose simple : quand on est malade on va voir son médecin, quand mon bâtiment est malade je vais chez l’architecte ; dans les deux cas, le spécialiste fera un diagnostic et une prescription.

Qui mieux que l’architecte pouraccompagner le changement ?
Pour chaque ouvrage, l’architecte et son équipe proposent des solutions de rénovation et d’aménagement adaptées permettant, au-delà de la performance environnementale des bâtiments et des économies d’énergies, d’améliorer le bien-être des habitants et usagers et d’augmenter la valeur patrimoniale d’un bien.

Il faut travailler autrement avec les architectes, collégialement par exemple au travers de résidences d’architectes, paysagistes, d’accompagnement des projets en complément de ce qui existe déjà.

Les architectes sont prêts à contribuer à l’émergence du « génie Créatif des communes », à aider toutes les entités territoriales à se « jouer » des freins à la transition écologique : financiers, du peu d’expertise, de méconnaissance du parc immobilier ou de la faible mobilisation des administrés.

L’architecture fait partie de l’écosystème auquel nous sommes tous liés. L’intérêt public de la création architecturale, consacré par la loi sur l’architecture, doit passer avant tous les intérêts privés.

1 Source : ministère de la transition écologique et solidaire (8/12/2016)
2 En 2020, un séminaire organisé par le Conseil régional de l’Ordre y sera consacré le 3 avril à Bordeaux, à Limoges et Poitiers les 5 à 12 juin et en septembre à Pau.

n°45 - hiver 2019