Note de lecture

Le maire qui aimait les arbres. De Jean Chalendas.

Éditions Domaine du possible, Actes sud.

Sophie BERTRAND, architecte

Comment parler d’aménagement du territoire, de projet politique, d’engagement sur le long terme, d’entraide, et d’usages ?
Jean Chalendas par le biais d’une nouvelle nous fait ressentir ces définitions.

«  Depuis la nuit des temps, ou au moins depuis le Néolithique, l’ombre a accompagné le loisir des hommes. Le travailleur harassé rentrait chez lui, après sa journée de travail, rejoignant l’ombre fraîche de la ville l’été, l’ombre tiède du foyer l’hiver. Le repas de midi se prenait en lisière du champ, à l’ombre de la haie brise-vent ; le repas du dimanche sous la tonnelle, et le pastis sous le platane. Où mieux faire la sieste que sous le tilleul, où mieux faire l’amour que derrière les persiennes closes ?  » Extrait page 30.

«  Vous avez pu voir comment les plantations ont transfiguré les lieux que je vous ai montrés. C’est vrai : l’arbre enchante les lieux qu’il ombrage, il porte à la rêverie. Il apaise celui qui le regarde, et même celui qui ne fait que le voir. Il révèle l’espace ; ce qui n’était qu’un élargissement de voie, un carrefour, devient une placette, un lieu de réunion. Mais ces vertus, déjà capitales, ne sont pas les seules que confère la compagnie des arbres.  » Page 33.

Pour mémoire la quatrième de couverture :
«  Cette nouvelle, en forme de conte, appelle à rêver de l’enchantement d’un monde où la ville retrouverait les arbres qui lui ont fait place. Elle peut également être lue comme un manifeste politique qui évoque des solutions concrètes pour les cités de demain. L’arbre au cœur de la ville a cédé sa place aux voitures, au bitume. En disparaissant, c’est l’espace de déploiement du lien social qui disparaît. Un maire s’insurge contre ce phénomène d’isolement de sa population et plante des arbres.  »

n°45 - hiver 2019