Restitution

Ville(s) de demain, s’adapter et inventer.

Damien SIMON, avocat, docteur en droit, Seban Nouvelle-Aquitaine, membre du Conseil de l’Ordre des avocats - Barreau de Bordeaux.

Un truc très beau qui contenait tout.

Le 1er décembre 2021 était une bien belle journée.

Parce que le colloque né du partenariat qu’ont noué l’Ordre des Architectes de Nouvelle-Aquitaine
et le Barreau de Bordeaux a permis, une nouvelle fois, d’échanger, de discuter. Architectes, avocats, élus, sociologues, opérateurs publics et privés, paysagistes et habitants, tous réunis pour parler de la Ville de demain. Celle qui est appelée à s’adapter et à inventer pour répondre aux enjeux de la transition écologique et de la préservation d’un cadre de vie de qualité.

Parce qu’il a donc été question, dans ce colloque, des transformations qu’impliquent la fin d’un cycle social et architectural et la nécessité d’en penser un nouveau, à partir d’un déjà-là. La métropolisation à densification et à re-centration comme nouvel horizon ? Avec, partout, une dynamique du quotidien. Qu’il soit question de la réhabilitation des grands ensembles ou des espaces très ruraux. Qu’il soit question de la mutualisation des locaux et des jardins communs ou des réponses à apporter aux usages nouveaux de la Ville. Qu’il soit question des implications très concrètes de la renaturation. Qu’il soit question des implications liées à l’utilisation de matériaux biosourcés ou de l’utilisation des matériaux biosourcés comme réponse au changement.

Parce qu’il a également été question, dans ce colloque, d’un ébranlement des certitudes, qui ne peut que nous préserver des conflits incessants et des idées trop tranchées. Qui ne peut que mieux nous rappeler que la vérité est également, aujourd’hui, dans la nuance, dans la complexité, dans le débat, dans la compréhension. Quand la mise en place d’un nouveau cycle interroge nécessairement les modèles en place. Surtout quand ce nouveau cycle est pensé au travers du circulaire. Quand les projets doivent être pensés à l’échelle de l’îlot et non plus de l’immeuble. Quand la réhabilitation laisse place au renouvellement. Quand les espaces délaissés sont aussi des espaces pleins. D’indispensables espaces d’attente.

De nouveaux espaces fonctionnels ou lorsqu’il s’agit de redécouvrir les toits. Quand il s’agit de penser le participatif, l’acceptabilité. Faire dans la dentelle. Quand les expériences ne sont plus reproductibles à l’infini. Lorsque l’on accepte, enfin, qu’elles se heurtent à l’irrésistible complexité de la société.Il a enfin été question, dans ce colloque, de l’attachement à la nature. Il y a été question, surtout, et partout, du vivre ensemble. Que ce soit à travers une transformation sociologiquement porteuse de sens et tournée vers la mixité sociale. Que ce soit dans l’appréhension de nouveaux outils juridiques (BRS…). Que ce soit dans les discussions qui ont entouré la problématique des ressources financières qu’implique ou qu’induit le changement. Que ce soit à travers la question de la participation de tous les acteurs à l’acte de construire et… d’habiter.
Oui, décidément, le 1er décembre 2021 était une bien belle journée. Un truc très beau qui contenait tout.

n°54 - Printemps 2022