marché public

De la beauté de l’architecte juré…

François Guibert , architecte, co-président d’a&cp


L’Architecte juré joue un rôle essentiel en démontrant que les architectes sont des conseillers utiles et même indispensables au sein des jurys.

« Ainsi, loin de se comporter en censeur ou détracteur il doit, au contraire, s’efforcer de mettre en exergue son rôle de synthèse, capable d’analyse objective face à une multiplicité de critères. Il doit assumer son devoir pédagogique envers les moins initiés pour faire émerger des choix de qualité… ».

Cette phrase extraite du Guide de l’Architecte juré résume parfaitement son rôle primordial : s’inscrire dans un devoir de pédagogie ouverte à l’écoute de l’autre.
Cependant, comme nous le savons tous, il est plus aisé de faire son devoir que de le connaître… aussi, l’un des moyens de mieux le connaître est de se remémorer quelques phrases lourdes de sens prononcées lors de la prestation de serment en tant qu’Architecte.

À ce sujet il serait certainement heureux de rehausser la portée symbolique de cette prestation de serment en un rituel plus prégnant, inscrivant dans les mémoires la portée de ce véritable passage…

Remémorons-nous ce que nous jurâmes :

« Dans le respect de l’intérêt public qui s’attache à la qualité architecturale, je jure d’exercer ma profession avec conscience et probité et d’observer les règles contenues dans la loi sur l’architecture et dans le code des devoirs professionnels. »

Dans cette perspective l’Architecte juré a pour devoir de respecter les exigences du code de déontologie des architectes vis-à-vis des confrères, qu’ils soient candidats ou membres du jury, tout en valorisant la profession aux yeux du Maître d’Ouvrage. C’est ainsi qu’il doit respecter et faire respecter le code de déontologie.

« Tout propos ou acte tendant à discréditer un confrère sont interdits. » (1)

« Un architecte appelé à porter une appréciation sur un confrère ou son travail ne doit se prononcer qu’en pleine connaissance de cause et avec impartialité. Les missions de contrôle, de conseil ou de ju­gement doivent exclure toute attitude arbitraire ; les décisions, avis ou jugements doivent toujours être clairement exprimés… » (2).

Belles phrases à méditer lorsque nous sommes appelés à siéger au sein d’un jury.
Elles transcendent la déontologie pour tutoyer l’éthique, cette « esthétique du dedans » comme l’a si joliment qualifiée Pierre Reverdy (3).

Alors, pour le bien public, la respectabilité de notre profession et le respect que nous nous devons lorsque nous sommes Architecte juré, soyons définitivement… beaux.

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(1) Article 19

(2) Article 28

(3) Pierre Reverdy — Poète français, 1889-1960, « L’éthique c’est l’esthétique de dedans », extrait de « Le livre de mon bord »

n° 9 - janv 2011