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Note de lecture

Boubacar SECK, architecte , architecte

En ces temps d’apathie où beaucoup attendent passivement le déluge, on peut être vite traité de fou en parlant de bonheur. Parler d’architecture du bonheur devient alors suicidaire.

Pourtant c’est ce que je propose dans cette première note de lecture. Un ouvrage montrant que l’architecture célébre l’influence de notre environnement, fournit
un refuge physique et psychologique. Observatrice
des bébés emmaillotés devant leurs mères justes parturientes, complice de nos amours adolescentes, gardienne de nos obsessions insaisissables, généreuse en offrant une cellule de moine bien éclairée avec un coin de ciel pour regarder les étoiles, sentinelle bienveillante fournissant un pont gardant les promeneurs de sombrer dans l’abîme ou dans un petit nuage, l’architecture permet
de pétrifier le réel pour nous ouvrir des fenêtres vers l’imagination, vers le bonheur.

De Tokyo à Colombo, de Paris à Capri, de Berlin
à Turin, de Brasilia à Doha, partout des noms fameux
et des illustres inconnus interrogent notre métier
et donnent des réponses. Des réponses qui montrent
que lorsque les bâtiments parlent, ce sont des chœurs
et des polyphonies plutôt que des solistes. Les architectes manipulent la dissension et la discorde pour faire
de l’harmonie.

Le travail d’Alain Botton est documenté et plein
de sensibilité, même si sa critique de Le Corbusier est facile et convenue. Je vous invite à vous faire votre propre opinion car son livre a vraiment sa place dans nos
bibliothèques.

n° 1 - décembre 2008