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Que faut-il retenir des pratiques professionnelles de François Depresle ?

François Couderc, secrétaire de la Maison de l’Architecture du Limousin.

Bien construire. C’est ce qu’il faut retenir. Avec application, détermination, François Depresle aborde ses projets avec l’amour de son métier à l’image d’un bâtisseur creusois, et se met aux services des utilisateurs en répondant avec pertinence à leurs attentes.

La réserve. Se garder du courant historiciste, tout en préservant et démontrant son attachement à ses racines.

Aucune concession pour le régionalisme ; la syllepse passé/présent s’articule chez lui avec une esthétique : Les Halles du Marché Place d’Armes, à La Souterraine ; prix national de la construction bois 2015 en est la démonstration.

La régularité, son attitude est celle d’un créateur. La constance dans la conception se confirme quand il préconise de « se mettre tous les jours à la planche » et de « parler avec le crayon ». La promiscuité avec l’outil à dessiner et sa maîtrise se retrouvent dans les crayonnés présentés dans l’exposition.

Dessins, lavis, sanguines, plus anciens, séduisent par la fraicheur d’un graphisme ample. Les lavis ou feutres aux techniques mixtes sont pleins de nuances et nous renvoient à sa sensibilité. L’architecte vénère dans ces planches le patrimoine architectural Limousin ou Périgourdin qu’il a côtoyé.

Le contexte de ses constructions, son esprit d’analyse, la sensualité, se nicheront plus tard dans d’autres écritures, celles de ses pratiques d’architecte. Il «  respire  » le site, il cherche le sens, tel un explorateur. Attentif aux autres, bienveillant, humble.

Non figé, loin des postures, au Mali, à Bamako, c’est dans l’édification de ce centre hospitalier que François Depresle confirme sa compétence à produire dans l’excellence des réponses architecturales adaptées. Répartition d’espaces en creux à destination des patients et de leurs accompagnants où le rouge «  segou  » des murs fait écho au passé.

Il en parle ainsi : «  c’est une façon de montrer que l’architecture n’est pas uniquement du domaine de l’artistique mais aussi une manière de faire de l’artisanat social.  »

Cet œil éduqué, tend vers la sobriété, «  La fantaisie n’est pas son registre  », mais un ensemble de références disparates acquises lors de solides formations universitaires nourrissent ses approches esthétiques. «  L’invention n’est pas son ressort  ». Faire son métier tout simplement. Du sur-mesure ! Oui ! mais pas à n’importe quel prix.

Citations extraites de l’ouvrage publié par l’association des amis de François Depresle aux éditions Les productions du effa.

BRÈVES
DU NOUVEAU AU 308-MAISON DE L’ARCHITECTURE

Paul Rolland prend le relai de Pascal Teisseire en tant que président de la Maison de l’Architecture et Zoé Sans-Arcidet-Lacourt, rejoint l’équipe en tant que directrice des projets en remplacement d’Adrien Maillard.

ARCHITECTES ET MÉDIATION À L’HONNEUR EN AQUITAINE

Le « Basic Space » EXTRA, créé par l’association Extra animée par Fanny Millard, a été primé le mois dernier au Média Ecrit Golden Cubes Award organisé tous les ans par l’UIA (Union Internationales des Architectes). Commentaire du jury : « The modules introduce the concept of space for young children in a playful manner. It is very flexible, it encourages imagination and exploration. A great educational tool ».

308-36-BAT-def-2.pdf
(PDF - 14.3 Mo)